Frédéric Saint-Aubin sculpte des costumes pour des corps imaginaires. Robes de haute-couture ou vêtements de travail, c’est dans les années 1920 à 1960 qu’il fait revivre ses personnages, à partir de simples feuilles de couleur.

Si sa matière première est l’histoire de la mode et les dessins de stylisme, il puise aussi volontiers dans la bande dessinée et le cinéma de Jacques Tati. De ce monde passé, il réinvente de nouveaux personnages déclinés à l’infini.

L’artiste ressemble à ses sculptures, à moins que ce ne soit l’inverse. Ce mimétisme troublant indique le chemin emprunté depuis une vingtaine d’année. Ses multiples personnages ne racontent pas seulement des histoires, ils offrent un jeu de miroir avec un monde révolu. Les corps ne sont plus tant imaginaires. Chacun se glisse dans un costume à sa mesure et se projette. C’est cette expérience d’identification, à travers le temps, qui donne son âme aux personnages de papier.

Frédéric Saint-Aubin est né en 1964 à Rabat. Il vit et travaille à Paris.